Affaire Saint-Étienne. À la suite de la démission (8 février 1931) et du décès (5 mars 1931) de l'abbé Joseph-Charles-Christophe Brodeur, curé de la paroisse Saint-Étienne du diocèse de Montréal, on découvre de nombreuses irrégularités dans la gestion de la fabrique. La vérification des livres comptables révèle en effet que l'abbé Brodeur avait procédé, entre 1920 et 1931, à des emprunts non autorisés par l'archevêché pour spéculer sur l'immobilier à l'insu des paroissiens prêteurs. Plus de 200 créanciers réclament alors une somme de près de 600 000 $ aux marguilliers et au nouveau curé, William (Théodule-Guillaume) Lessard. La fabrique refuse d'honorer la totalité de la dette encourue par l'abbé Brodeur et décide de déclarer faillite en 1933. Un certain nombre de paroissiens se regroupent et fondent en 1934 le Comité des créanciers de Saint-Étienne dans le but de défendre leurs intérêts. Le 25 janvier 1936, le Comité intente une poursuite judiciaire contre Mgr Georges Gauthier (alors évêque et coadjuteur de l'archevêque de Montréal, Mgr Paul Bruchési), la fabrique de la paroisse Saint-Étienne et la Corporation archiépiscopale catholique romaine de Montréal. L'affaire cause de grands malaises dans les milieux catholiques et a des échos jusqu'à Rome. En janvier 1939, les requérants encourent l'excommunication pour avoir osé citer leur propre évêque devant le tribunal civil sans permission du Saint-Siège. Les procédures judiciaires se poursuivent durant plusieurs années et ce n'est que le 23 janvier 1945, à la suite d'un règlement hors cour, que l'affaire Saint-Étienne prend réellement fin. Sources : La paroisse lépreuse, ou, L'affaire Saint-Étienne / Pierre Michaud; collection Affaire Saint-Étienne