La construction du canal de Soulanges remonte à la fin du XIXe siècle, à l'issue d'une série de recommandations formulées par une commission royale d'enquête créée pour étudier les problèmes de navigation entre les lacs Saint-François et Saint-Louis. Des études réalisées entre 1872 et 1874 favorisent la solution d'un canal passant au nord du fleuve Saint-Laurent. La décision ne sera toutefois prise qu'en 1891 à la suite de nombreux débats et échanges partisans aux divers échelons de la politique municipale, régionale et nationale. Le processus d'expropriation des terres situées sur le tracé du canal débute alors non sans difficulté, l'évaluation de certains lots étant contestée devant un arbitre. Les travaux sur le canal lui-même s'amorcent en 1892, alors qu'environ 300 hommes, dont plusieurs étaient des immigrants, se mettent à la tâche de creuser à même le roc, le sable et la glaise du sol soulangeois, supervisés par l'ingénieur en chef Thomas Monro. <p>Le canal est officiellement ouvert à la navigation le 9 octobre 1899, et ce, malgré le fait que les travaux d'aménagement n'étaient pas encore parachevés. Au total, le canal mesure 23,6 kilomètres et 5 écluses permettent de le franchir et de s'ajuster à la dénivellation de 25 mètres entre les points d'entrée et de sortie du canal. Une des importantes innovations techniques apportées à la construction du canal fut l'électrification des écluses et l'éclairage électrique, ce qui permettait l'utilisation des installations pendant la nuit. Cette énergie était fournie par une centrale hydroélectrique qui fut bâtie sur les abords du canal dans la municipalité de Les Cèdres. La construction du nouveau canal de Beauharnois et des écluses de Melocheville, achevée en 1959, marque la fin des activités au canal de Soulanges, devenu trop petit pour les navires transitant alors sur la voie maritime du St-Laurent. Cette installation, qui coûta près de 10 millions de dollars, fonctionna au total pendant 59 ans.</p>