Cinquième enfant d'une famille en comptant 15, Marc-Aurèle Fortin naît le 14 mars 1888, d'Amanda Fortier et de Thomas Fortin, avocat et juge de profession, dans le village de Sainte-Rose. Dès l'âge de 16 ans, Marc-Aurèle Fortin démontre un talent et un intérêt pour le dessin et la peinture en étudiant leurs rudiments avec Ludger Larose à l'Académie commerciale catholique de Montréal, aussi appelé l'École du plateau. Parallèlement, il entreprend de suivre des cours du soir en dessin au Monument national avec Edmond Dyonnet. Vers 1905, il laisse de côté son éducation artistique pour s'inscrire au cours commercial du Collège Saint-Laurent. En 1907 Marc-Aurèle Fortin décide de partir pour Edmonton y rejoindre son frère, où il travaille comme employé à la poste et possiblement dans une banque. Son parcours le mène ensuite aux États-Unis, à New York, Boston et à Chicago, où il commence sa véritable carrière de peintre, fréquentant alors les ateliers donnés par l'Art Institute of Chicago. En 1910 il est de retour au Canada et expose alors à l'Académie royale des arts du Canada et en 1911 à l'Art Association de Montréal dans le cadre de l'Exposition du printemps. Il exposera d'ailleurs à ce Salon du printemps presque tous les ans jusqu?en 1954. Le début des années 20 voit apparaître un Marc-Aurèle Fortin en pleine possession de son art. Étant autodidacte et n'ayant jamais étant l'élève ou le maître de quiconque il développe alors son propre style original où l'on retrouve sa marque personnelle et son langage pictural distinct. Dans les années 30 il se rend dans le nord de l'Italie et dans le sud de la France et y expose régulièrement. L'oeuvre globale de Marc-Aurèle Fortin se compose majoritairement de paysages québécois et de scènes religieuses exécutée par diverses techniques et manières développées par l'artiste; l'aquarelle éponge, l'aquarelle pure, l'aquarelle mixte, la caséine, la manière grise, la manière noire, les grands arbres et la gravure. En 1942, le peintre devient membre associé de l'Académie royale des arts du Canada et jusque dans les années 50 il expose dans plusieurs galeries et lors d'expositions au Canada et hors du pays. Miné par la maladie et vivant dans des conditions misérables, Marc-Aurèle Fortin subit, en 1954 et 1959, l'amputation de ses deux jambes et perd complètement l'usage de la vue vers 1966. Par l'entreprise de son ami René Buisson, le peintre est hospitalisé au Sanatorium de Macamic où il habitera pendant trois ans avant d'y finir ses jours le 2 mars 1970.