Fonds P008 - Fonds Robin, Jones and Whitman

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Fonds Robin, Jones and Whitman

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CA QUEBEC P008

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  • 1776-1949 (Creation)

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20,99 m de documents textuels. 24 plans.

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Biographical history

NAISSANCE DE L'ENTREPRISE (1765-1783)</p> <p>En 1766, le jersiais Charles Robin visite la péninsule gaspésienne afin d'en évaluer le potentiel commercial. L'année suivante, il s'installe à Paspébiac pour le compte de la Robin, Pipon and Company. Cette entreprise familiale fondée en 1765, réunissant Charles, John et Philip Robin, opère aussi un établissement à Arichat, sur l'île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.</p> <p>Dans la Baie-des-Chaleurs, Charles Robin tisse des liens avec les Acadiens et les Micmacs. Il fait le commerce de divers produits tels que le sel, le saumon, les fourrures et l'huile de baleine. Mais c'est plutôt la morue qui fera la fortune de l'entreprise. Ainsi, dès les années 1770, il expédie déjà des milliers de quintaux de morue séchée en Europe. Percé constitue alors le principal établissement avec plus de 400 engagés venant y pratiquer la pêche durant l'été. </p> <p>Durant la guerre d'indépendance (1775-1783), des corsaires américains s'attaquent aux établissements de la compagnie. Ils s'emparent des cargaisons, saisissent des navires et brûlent ce qu'ils ne peuvent emporter avec eux. Fait prisonnier, Charles Robin réussit à s'enfuir pour finalement se réfugier à Jersey jusqu'à la fin du conflit. </p> <p>LA CHARLES ROBIN AND COMPANY (1783-1886)</p> <p>Après la signature du traité de Versailles, Charles Robin revient en Gaspésie à la tête d'une nouvelle entreprise, la Charles Robin and Company. La compagnie prend beaucoup d'expansion et se démarque de ses concurrents. Au tournant du 18e siècle, elle réussit à tirer profit de la hausse des prix en Europe, notamment durant les guerres napoléoniennes. Après 1815, son commerce s'étend également aux marchés des États-Unis, des Antilles et de l'Amérique du sud. </p> <p>Au milieu du 19e siècle, le Charles Robin and Company constitue la plus grande entreprise de pêche de l'Est du Canada. Ses navires transportent la "Gaspé Cured", une morue séchée réputée pour sa grande qualité, principalement en Espagne, au Portugal, en Italie et au Brésil. Des ports de Cadix, Lisbonne, Naples ou Rio de Janeiro, les capitaines rapportent des produits qui sont ensuite revendus dans les magasins de la compagnie : sel, mélasse, rhum, vin, café, épices, tabac, etc. </p> <p>Sur le banc de Paspébiac, ses installations forment un complexe commercial d'une trentaine de bâtiments : quais, magasins, entrepôts, ateliers, habitations ("cookrooms"), forge, chantier naval, ferme, etc. Aux établissements plus anciens s'ajoutent ceux de Grande-Rivière (1833), Caraquet (1839), Newport Point (1854), Pabos (1867), L'Anse-à-Beaufils (1870), Rivière-au-Renard (1869), Cape Cove (1876), Anse-au-Griffon (ca 1880) et, sur la Côte-Nord, Magpie et Natashquan (1870). </p> <p>LE SYSTÈME DE CRÉDIT </p> <p>Les pêcheurs vendaient leur morue aux compagnies de pêche mais ne recevaient généralement pas d'argent comptant en échange de leurs prises. Ils bénéficiaient plutôt d'un crédit au magasin de la compagnie où ils se procuraient du matériel de pêche, des vêtements, de la nourriture, des boissons, des outils et autres articles d'utilité domestique. Les pêcheurs se retrouvaient souvent endettés, de façon plus ou moins importante, ce qui assurait leur attachement à la compagnie. </p> <p>Ce système, apparenté à celui utilisé sous le régime français, était utilisé par l'ensemble des compagnies de pêches en Gaspésie. Il était également en usage ailleurs dans le Golfe du Saint-Laurent et dans d'autres secteurs d'activités économiques. </p> <p>CRISES ET RESTRUCTURATIONS (1886-1910) </p> <p>Dans la seconde moitié du 19e siècle, des crises financières affectent la compagnie. La plus importante survient en 1886 à la suite de la faillite de la Jersey Banking Company. À ce moment, la Charles Robin and Company ainsi que sa rivale, la LeBoutillier Brothers, sont elles aussi entraînées dans la faillite. Les habitants de Paspébiac, ne pouvant plus s'y approvisionner, forcent les portes des entrepôts emportant avec eux farine et nourriture.</p> <p>L'événement ouvre une période marquée par la restructuration, la fusion ou la disparition des compagnies jersiaises. En mars 1886, l'entreprise fondée par Charles Robin passe dans les mains d'une autre compagnie jersiaise formée de Gervaise Legros, Edward De La Parelle et Elias Collas. Après une première réorganisation, elle adopte finalement la raison sociale de Charles Robin, Collas and Company en 1891. Avec cette fusion, l'entreprise acquiert les établissements de Gaspé, Malbay, Pointe-Saint-Pierre et Sheldrake. Sur la Côte-Nord, à la fin du 19e siècle, elle est également présente à Moisie, Dock, Ridge Point et Rivière-Saint-Jean. </p> <p>ROBIN, JONES AND WHITMAN (1910-2006) </p> <p>En 1910, la compagnie est l'objet d'une nouvelle fusion, cette fois-ci avec les entreprises canadiennes A. G. Jones et A. H. Whitman. Devenue Robin, Jones and Whitman, son siège social quitte l'île de Jersey pour s'installer à Halifax. De nouveaux postes voient le jour durant cette période, notamment à Barachois, Bonaventure et Sainte-Thérèse-de-Gaspé. Si bien que, au début du 20e siècle, elle possède une trentaine d'établissements répartis dans trois provinces canadiennes, soit le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. </p> <p>La période est marquée par les soubresauts de l'économie mondiale durant les deux guerres mondiales et la crise des années 1930. De plus, la compagnie Robin, Jones and Whitman semble avoir de la difficulté à s'adapter aux changements technologiques qui surviennent dans le secteur des pêches. Parallèlement, on voit émerger les coopératives de pêcheurs, regroupées au sein de la Fédération Pêcheurs-Unis du Québec, qui bénéficient de l'aide gouvernementale, notamment pour la modernisation des bateaux de pêche. Finalement, en 1964, un incendie rase la majeure partie des bâtiments de la compagnie Robin à Paspébiac. </p> <p>Dans ce contexte, Robin, Jones and Whitman délaisse les pêches pour se concentrer sur son réseau de magasins, un secteur marqué par l'arrivée des grandes chaînes. En 1998, elle doit annoncer la fermeture de son magasin de Chandler. En 2004, elle se met sous la protection de la loi sur les arrangements avec les créanciers. Les six magasins toujours existants en Gaspésie et en Nouvelle-Écosse ferment alors leurs portes. </p> <p>PASPÉBIAC, UN SITE D'IMPORTANCE NATIONALE </p> <p>Le site du banc de Paspébiac, aujourd'hui devenu un centre d'interprétation sur l'histoire des pêches, a été nommé lieu historique d'importance nationale par Patrimoine Canadien en 2003. Dans son allocution, la ministre de Patrimoine Canadien, madame Sheila Copps indique que le banc de pêche de Paspébiac "fut au centre de la première véritable industrie de la pêche au Canada".

Custodial history

La première partie du fonds, provenant du poste de pêche de Malbay, a été remise par monsieur Gaston Langlais en 1979. </p> <p>D'autres documents ont ensuite été versés par Gérald Brotherton (1988), Réal Roussy (1992), Philippe Lapierre (1994), Gisèle Chicoine-Giroux (2009), le Site Mary Travers dite La Bolduc (2009), Clermont Duguay (2011) et Jos Thibeault (2011). </p> <p>En 2011 et 2013, Peter et Lawrence Legros ont ajouté au fonds d'archives les séries de documents provenant de Paspébiac et Percé.

Scope and content

Le fonds renseigne sur les activités commerciales de la compagnie Robin de 1776 à 1949. Comportant plusieurs documents du 18e siècle, il constitue un témoignage exceptionnel sur l'histoire du capitalisme, de la navigation maritime, de l'immigration jersiaise et du système postal canadien. Au plan régional, il s'agit ici d'un fonds incontournable pour l'histoire économique, politique et sociale de la région gaspésienne. </p> <p>Le fonds renseigne d'abord sur l'exportation de morue séchée et l'importation de marchandises sur les marchés internationaux. Il comporte des références au contexte politique américain et européen, notamment à la Révolution américaine et aux Guerres napoléoniennes. Le fonds met en évidence la complexité de la gestion de ce type d'entreprise à l'échelle internationale. </p> <p>Le fonds témoigne du courant migratoire qui s'est développé entre l'île Jersey et la Gaspésie. Il nous montre aussi les relations tissées avec les autres compagnies jersiaises qui s'y établiront. On y trouve d'ailleurs de nombreuses lettres rédigées par William Fruing et John Le Boutillier qui, après avoir travaillé pour la compagnie Robin, lanceront leurs propres entreprises. </p> <p>Pour le 18e siècle, le fonds constitue l'une des rares sources d'informations sur le développement des différentes localités gaspésiennes. On y trouve d'ailleurs des échanges avec les premiers habitants de l'endroit. Le fonds montre aussi les liens tissés avec la région de Montmagny pour l'embauche de pêcheurs durant l'été. </p> <p>En plus du centre administratif de Paspébiac, le fonds contient des documents provenant de plusieurs postes de pêche de la Gaspésie et de la Côte-Nord: Percé, Pointe-Saint-Pierre, Anticosti, Rivière-au-Renard, Malbay, Rivière-Saint-Jean, Moisie, L'Anse-à-Beaufils, Pabos, Gaspé, Gascons, Barachois, Newport, Belle-Anse, Petite-Rivière-Est et Cape Cove. </p> <p>Au plan social, le fonds permet de mieux comprendre les relations, parfois difficiles, avec les pêcheurs gaspésiens. On y trouve des récit des émeutes survenues à Paspébiac, en 1886, ainsi que de la révolte des pêcheurs de Rivière-au-Renard, en 1909. Le fonds permet de documenter précisément la question de l'endettement à travers des lettres, les registres comptables et les jugements. </p> <p>Ce fonds constitue une véritable mine d'or pour les généalogistes. On y trouve une grande quantité de documents à caractère nominatif, et ce, pour différentes périodes et localités. Vu son importance au plan économique, rares sont les Gaspésiens n'ayant pas été en contact avec l'entreprise dans la zone située entre Rivière-au-Renard et Bonaventure. </p> <p>Le fonds contient des milliers de lettres reçues, principalement des sièges sociaux de Jersey et Halifax. Sous la forme de registres, on y trouve aussi des milliers de lettres envoyées aux capitaines de bateaux, aux gérants d'établissements de pêches, aux actionnaires, aux fournisseurs et aux relations d'affaires dans plusieurs pays du monde. </p> <p>Le fonds renferme une importante quantité de registres comptables indiquant les produits vendus, les modes de paiement et les dettes: comptes des clients ("ledger"), transactions quotidiennes ("day book"), transactions en argent ("cash book"), carnets de factures, etc. </p> <p>Le fonds contient des listes d'officiers de navires et des listes d'employés. Il renferme aussi quelques journaux relatant les activités quotidiennes des gérants d'établissements. Le fonds comprend finalement plusieurs autres formes documentaires: directives des actionnaires (« Intended plan »), formulaires imprimés, inventaires, livres d'envoi de la morue, demandes de paiement ("orders"), factures de fournisseurs, bons d'expédition par bateau, registres des navires, documents judiciaires, actes notariés, plans, statistiques sur la production de poisson et instructions émises par le bureau de Paspébiac aux différents postes de la Gaspésie.</p>

Notes area

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Immediate source of acquisition

Arrangement

Language of material

Script of material

Language and script note

Anglais. Quelques documents en français. il est intéressant de constater que Charles Robin écrit en anglais ou en français, dépendamment de la langue du destinataire. Cela rappelle les lointaines origines françaises des habitants de Jersey qui ont ensuite été rattachés à la couronne britannique. À partir du 19e siècle, la langue utilisée au sein de l'administration de la compagnie devient presque exclusivement l'anglais.

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Finding aids

Marie-Pierre Huard, "Liste des dossiers du Fonds Robin, Jones and Whitman", Gaspé, Musée de la Gaspésie, 2013. 44 pages.

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2015-03-30

Language of description

  • French

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