La ferme générale, ou fermes royales unies, était concédée par un bail de durée variable (3 à 10 ans environ) à un seul adjudicataire dont le nom cache en réalité des groupes de financiers. Les droits à percevoir sont multiples: traites diverses, gabelles, aides, monopole du tabac et droits domaniaux. Tous les droits réunis sous le nom de "Domaine d'Occident" se rattachent à ce dernier chapitre. Ils comprennent: 1. Les droits levés dans les Iles d'Amérique, capitation, droits d'entrée et de sortie, droit d'ancrage. 2. Les droits levés sur les produits des Iles entrant en France soit sur les sucres et l'indigo en plus d'un droit général de 3% sur toutes les marchandises coloniales. 3. Les droits levés au Canada, soit le 1/4 sur le castor, le dixième sur l'orignal; 10% sur les alcools, vins et tabacs entrant dans la colonie; le monopole de la traite de Tadoussac. 4. Le privilège exclusif de la vente du castor en France. 5. Un droit de 6% sur les sucres et les cires entrant dans la ville de Rouen. Il n'y a qu'un seul adjudicataire de la ferme générale qui, une fois baillée, est démantelée en une infinité de sous-baux, lesquels peuvent être à leur tour redivisés entre plusieurs sous-fermiers. Ainsi, la ferme du Canada est-elle raement exploitée directement par le fermier général - Oudiette, Domergue, etc. - mais plutôt par des sous fermiers, les uns responsables de la levée des droits dans la colonie, les autres de la consommation du castor dans la métropole. C'est donc dans les archives du ministère des Finances qu'il faut rechercher ce qui a trait au Domaine d'Occident. Car, si les Archives des Colonies conservent un grand nombre de pièces s'y rapportant, ce n'est là qu'une documentation incomplète et qui, en général, se rapporte seulement è la perception des droits dans la colonie. Pour connaître les revenus de la ferme, il faut pouvoir suivre l'exécution des traités en France. Malheureusement, les archives du Contrôle général, loin d'être rassemblées en un fonds unique comme celles des autres ministère de l'ancien régime, ont été entièrement disloquées et perdues en grande partie. Aux Archives nationales de France, on les retrouve dans les Séries E (Conseil d'Etat et des Finances), Conseil des Dépêches), G (Administration financière), H (Administration locales), P (Chambre des Comptes), Q (Domaine), Z (Juridictions spéciales) et enfin, dans la série F (Administration générale de la France), qui, classée dans la section moderne, n'en renferme pas moins un grand nombre de dossiers datant de l'ancien régime. Dans les archives départementales (correspondance des intendants, greffes des tribunaux), on retrouvera également les affaires relevant du Contrôleur et plus précisément ce qui touche l'administration des fermes unies