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Béland, Marc, 1958- Tournées (Arts du spectacle)
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Entrevue "Danse et confidence". Édouard Lock

Ce dossier renferme deux enregistrements vidéo et sonore d'une entrevue donnée devant public par le chorégraphe montréalaise de réputation internationale Édouard Lock, dans le cadre de la série « Danse et confidences », initiée par Paul-André Fortier, lors de sa résidence à la Cinquième salle de la Place des Arts. Johane Despins anime cette émission radiophonique d’une heure qui sera retransmise sur la chaîne culturelle de Radio-Canada à l’automne 2004. L’Animatrice évoque d’abord l’enfance du créateur, né d’une mère espagnole et d’un père marocain. Élevé dans le judaïsme, il est un mélange de plusieurs cultures, se considère autant francophone qu’anglophone. Il n’est cependant pas issu d’un milieu artistique. Enfant plutôt rêveur et solitaire, il est très observateur, curieux des règles et des non-dits. Johane Despins rappelle ses trente ans de carrière, depuis ses débuts dès 1974 avec le Groupe Nouvelle Aire, aux côté de pionniers de la danse contemporaine au Québec : Martine Époque, Michèle Febvre, Paul-André Fortier, Ginette Laurin, Philippe Vita et Daniel Léveillé. L’artiste a beaucoup aimé cette compagnie où la hiérarchie n’existait pas vraiment et où chacun pouvait laisser libre cours à sa créativité. C’est dans ce contexte qu’il crée sa première chorégraphie en explorant des mouvements avec Ginette Laurin. Il a aussi dansé dans une œuvre de Daniel Léveillé avec Paul-André Fortier. Il débute ses propres tournées en Europe en 1982. Édouard Lock apprécie Montréal qu’il considère comme une capitale culturelle. L’anonymat dont il peut jouir ici lui semble très propice à la création qui exige une forme d’isolement. Lors du processus de création, il préfère rester dans sa réalité intérieure pour ne pas être influencé par d’autres créateurs. Il dit travailler en premier lieu sur la structure de l’œuvre, son architecture, sans musique et sans miroir. La musique ne vient qu’en dernier lieu. Il accorde aussi une grande importance au choix de ses danseurs avec lesquels il travaille en mode coopératif. Ses danseurs marquants, Marc Béland et Louise Lecavalier, allient force d’’interprétation et force athlétique. Les extrêmes jouent un rôle de premier plan dans la composition de ses œuvres. Il se dit fasciné par les extrêmes. Extrême lenteur et extrême rapidité sont pour lui deux polarités qui se rejoignent. Il faut pouvoir accepter la confrontation des limites. L’artiste ne cherche pas à intellectualiser ou à expliquer son œuvre. Tout est question de perception, selon lui. Il préfère laisser chaque spectateur construire sa propre interprétation de ce qu’il perçoit. Son œuvre peut paraître déroutante, voire déstabilisante pour certains. La danse comme le théâtre offre selon lui un contre-point aux valeurs affichées socialement. C’est un lieu unique de renouveau et de remise en question. Il apprécie beaucoup le caractère dynamique de la relation interprètes / spectateurs, propre à l’art de la danse