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Dates of existence
History
Anne-Claire Poirier est née à Saint-Hyacinthe en 1932. Après une licence en droit et des études au Conservatoire d'art dramatique, elle entre à Radio-Canada où elle est tour à tour comédienne, animatrice et scripte. En 1960, elle passe à l'ONF où elle est affectée au service des versions. Elle devient adjointe au montage et à la réalisation, puis monteuse, notamment pour "Jour après jour" (1962). En 1963, elle réalise "30 minutes, Mr. Plummer". C'est un documentaire sur l'acteur Christopher Plummer tourné dans le cadre du Festival de théâtre de Straford. L'année suivante, elle enchaîne avec "La fin des étés", une fiction écrite en collaboration avec Hubert Aquin. Par son côté littéraire et son parti pris pour l'analyse psychologique, le film se distingue de l'ensemble du cinéma québécois de l'époque. En 1965, elle revient à ses préoccupations théâtrales avec "les Ludions", un film sur l'École nationale de théâtre. Son premier long métrage, "De mère en fille" (1967), donne le coup d'envoi du cinéma féministe au Québec. Réflexion sur la grossesse et, plus largement, sur la maternité, "De mère en fille" inscrit clairement le cinéma de Poirier comme étant parfaitement synchrone avec les revendications des femmes du Québec. Débouché logique de ce premier long métrage, le texte "En tant que femmes nous-mêmes" est soumis à l'ONF par Poirier et Jeanne Morazain le 29 mars 1971. Elles y manifestent, pour la première fois, le désir des femmes de coordonner un programme de films, ce qui se concrétisera à l'ONF avec la création de « En tant que femmes ». À l'intérieur de ce programme, Poirier devient productrice, notamment de "J'me marie, je me marie pas" (1973), "Souris, tu m'inquiètes" (1973) et "Les filles, c'est pas pareil" (1974). En 1976 et 1977, elle participe à la production de neuf films, parmi lesquels on compte "Raison d'être" (1977). De retour à la réalisation, elle signe "Les filles du Roy" (1974), sur l'histoire de la servitude des femmes au Québec. Dans ce film composite apparaissent les cassures, les brisures de rythme et la distanciation qui font la marque de Poirier. "Le temps de l'avant" (1975), est produit, par Poirier, dans le cadre de « En tant que femmes ». Ce film aborde la question de l'avortement à travers l'histoire d'une famille de milieu populaire. "Dans Mourir à tue-tête" (1979), Poirier se penche sur la question du viol. Plus linéaire, "La quarantaine" (1982), raconte les difficiles retrouvailles d'un groupe d'amis d'enfance arrivés à la quarantaine. Après avoir travaillé plusieurs années à un projet centré sur l'amitié entre deux femmes, "Les instants privilégiés", elle tourne un téléfilm intitulé "Salut Victor" (1988), où elle aborde l'amitié entre deux hommes. Puis, elle souligne le cinquantenaire de l'ONF en préparant un film de montage où elle témoigne de l'évolution de l'image de la femme dans les films produits par l'organisme, "Il y a longtemps que je t'aime" (1989). En 1997, la cinéaste signe "Tu as crié LET ME GO", troublante réflexion documentaire entourant la mort violente de sa fille, jeune toxicomane assassinée en 1995. Ce film remporte plusieurs prix, dont celui du meilleur long métrage québécois décerné par l'AQCC. Elle quitte l'ONF en 1997. L'écriture de Poirier s'inscrit à la fois dans une perspective féministe large et dans la meilleure lignée du cinéma d'intervention, comme en témoigne la réussite de "Mourir à tue-tête". En 1988, le gouvernement du Québec lui décerne le prix Albert-Tessier. Bibliographie : COULOMBE, Michel et JEAN, Marcel (sous la direction de), "Le dictionnaire du cinéma québécois", Les éditions du Boréal, Montréal, 1999.