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Type of entity
Person
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Routhier, A.-B. (Adolphe-Basile), sir, 1839-1920
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Dates of existence
History
Adolphe-Basile Routhier est né à Saint-Placide, près du lac des Deux-Montagnes, le 8 mai 1839. Après des études classiques au Séminaire de Sainte-Thérèse, il fait son cours de droit à l'Université Laval et il est admis au Barreau en 1861. L'année suivante, il épouse Clorinde Mondelet qui lui donne quatre enfants nommés Jean-Charles, Angéline, Juliette et Jeanne. En 1873, il devient juge de la Cour supérieure pour le district du Saguenay, et ce, jusqu'en 1889, année de son transfert dans le district de Québec où il occupe les mêmes fonctions. En 1897, il est nommé juge de la Cour d'Amirauté et il occupe parallèlement la chaire de droit civil puis de droit international à l'Université Laval. À partir de 1904 et jusqu'en 1906, année de sa retraite, il siège comme juge en chef de la Cour supérieure. Outre sa carrière dans la magistrature, Adolphe-Basile Routhier s'est aussi et surtout distingué par une oeuvre littéraire importante et diversifiée. À partir de 1871, il publie en effet de nombreux ouvrages où il aborde plusieurs genres différents, des causeries aux conférences, en passant par les discours, ouvrages à caractère historique, la poésie, le conte et les récits de voyages. Son oeuvre la plus marquante et la plus connue reste, certes, les paroles de l'hymne national Ô CANADA. Son voyage en Égypte et en Terre-Sainte en 1901-1902 montre bien le statut social atteint par l'homme et nous éclaire sur ses champs d'intérêt. En novembre 1901 Adolphe-Basile Routhier, en compagnie de ses deux filles Jeanne et Angéline, s'embarque à New-York pour un voyage de plus de six mois qui les conduira jusqu'en Terre-Sainte avec un séjour de près de deux mois et demi en Égypte. Il faut se replacer dans le contexte d'une Égypte occupée militairement par l'Angleterre depuis 1883, où le véritable maître, le vice-roi de fait, est la personne la plus influente en Égypte. Routhier nous présente ce contraste de deux sociétés, qui se côtoie sans jamais communiquer: d'une part la masse égyptienne «le mouvement des rues indescriptible et la variété des aspects inouïe» qui oppose une minorité qui se déplace en équipage avec «grooms arabes». Installés au Caire, les Routhier logent à l'Hôtel d'Angleterre «moins cosmopolite, plus anglais»... A travers ses lettres il relate les activités de cette élite, composée essentiellement d'Anglais, de Français et de quelques Américains, qui se rencontre au cours d'activités sociales: les bals, les fêtes, et les ventes de charité, le "five o'clock tea" à l'hôtel Grand Continental, au Shepheard ou au Savoy, un dîner chez le ministre de France monsieur Cogordan, une rencontre avec Lady Cromer, épouse de vice-roi d'Égypte (Evelyn Baring, 1er comte Cromer), au jardin zoologique, une invitation chez l'ambassadeur, un après-midi aux courses ou au polo en compagnie du juge américain Batcheller, ou du magasinage dans les bazars. Parallèlement à ces activités mondaines le juge Routhier, formé aux humanités classiques, s'intéresse aux monuments archéologiques et se rend en Haute-Égypte où il ne manque pas de s'entretenir avec Maspero (Gaston), le grand égyptologue Français qu'il rencontre à Louxor. N'avait-il pas au cours d'un précédent voyage relaté sa rencontre, sur le bateau qui le menait en Grèce, avec le fils de Schliemann (Heinrich), le célèbre découvreur des villes de Troie et de Mycènes. Outre les descriptions des lieux, on retrouve quelques commentaires sur les Bicharins, une tribu locale. Ce séjour de quelque deux mois et demi au Caire, où la douceur du climat est souvent invoquée, a suscité chez cet humaniste une profonde réflexion suite à laquelle il publiera l'année suivante (1903) sous le titre Au pays du Sphinx un dialogue avec le sphynx portant essentiellement sur des questions religieuses. Adolphe-Basile Routhier meurt le 27 juin 1920, à Saint-Irénée